Le dilemme des entreprises innovantes
Montréal,
le 7 juillet 2014. Le GE Global Innovation Barometer 2014 vient d’être publié
permettant de mettre à jour les dernières tendances en stratégie d’innovation et
se comparer aux champions de l’innovation, les États-Unis, l’Allemagne et le
Japon.
Profitant
du fait que le téléphone a moins sonné ces derniers jours, résultats des congés
canadiens et des matchs de soccer spectaculaires lors de la FIFA au Brésil,
notre équipe a commencé à préparer ses formations sur les thématiques de
l’innovation et de la collaboration, prévues pour l’automne 2014.
Donc, la publication récente du Baromètre
Global de l’Innovation 2014 par Ideas Lab de General Electric, en mi-juin 2014,
s’insère parfaitement dans cette démarche, permettant de mettre à jour les
dernières tendances en stratégie d’innovation par la comparaison des
énoncés des entreprises situées autour du monde.
Le GE Global Innovation Barometer 2014, le plus vaste sondage mondial avec 3 200 entreprises
participantes dans 26 pays, a été mené du 2 avril au 30 mai 2014. Tous les
participants ont été directement impliqués dans le processus d’innovation dans
leur entreprise.
Cette année
le thème le plus controversé de l’étude portait sur la disruption of business models, c’est-à-dire sur l’abandon de
modèles d’affaires courants, même (éventuellement) au détriment des flux de
revenus existants.
Le rapport démontre le dilemme des entreprises innovantes : alors que 64 % des répondants affirment la nécessité d’être créatifs et disruptive pour que l’innovation ait du succès, 72 % des exécutifs ne sont pas prêts à développer des solutions profondément innovatrices qui pourraient mettre en péril la profitabilité de leur core business.
Les participants canadiens de l’étude préconisent trois
facteurs comme enjeux principaux pour une innovation porteuse:
- Comprendre
les clients et anticiper les évolutions de marché (84 %)
- Attirer
et retenir les employées les plus talentueux et compétents (79 %)
- Rapidement
embrasser des technologies émergentes (67 %)
Ces
résultats expriment le wishful thinking
des participants, car l’évaluation de la performance par des entreprises
individuelles s’est avéré très différente : seulement 15 % des répondants
canadiens indiquaient que leur entreprise performe bien quant à la rétention des individus talentueux, et seulement
28 % indiquaient que leur entreprise performe très bien dans l’anticipation des
besoins de futurs clients.
En ce qui
concerne la thématique de collaboration, la grande majorité des répondants
canadiens (61 %) concèdent que la valeur apportée par des projets d’innovation
collaborative est en augmentation, un saut de 12 points par rapport à 2013.
Par contre,
ils sont moins preneurs de risque quand on parle de mettre la collaboration en
œuvre (68 % vs 77 % moyenne globale).
Alors que la collaboration comme concept est bien établie, d’autres stratégies et concepts sont moins répandus, tels que la convergence de technologies, Big Data et l’Internet Industriel (Industrial Internet, un terme inventé par GE pour des concepts intégrant machines et données).
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Source: GE Global Innovation Barometer 2014
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Le Canada se
classe favorablement au sixième rang mondial en innovation, à cause de son taux
d’impôt favorable, de son bassin de
scientifiques et ingénieurs, de la
qualité de ses écoles en gestion, de son éducation en mathématiques et sciences
ainsi que pour la protection de la propriété intellectuelle.
Par contre,
il y a toujours la possibilité de faire mieux : Le Canada obtient des
notes moins favorables en ce qui concerne les transferts technologiques,
l’approvisionnement gouvernemental de technologies avancées, l’absorption de
technologies et les dépenses en R&D par des entreprises. Le plus
préoccupant est le niveau inférieur des entreprises canadiennes en comparaison
avec d’autres pays en ce qui concerne leur capacité d’innovation, qui se situe
au dernier rang dans les évaluations.
Un rapport non
seulement intéressant à lire, mais permettant aux entreprises canadiennes de se
comparer avec les trois champions mondiaux de l’innovation : les
États-Unis, l’Allemagne et le Japon.